Le joueb de micr0lab - Gourmands Gauchos - Commentaires<p>micr0lab n'est pas que des petites mains, ou alors ce serait des petites mains qui créent, explorent l'internet et partagent ici leurs images, idées, envies, projets.</p>2024-03-29T08:54:11+01:00micr0laburn:md5:d7133a7090ddc75081820378dc53996aDotclearGourmands Gauchos - La bouchère de Super Uurn:md5:08856654c8a44145fe93beb74ef2c9902017-12-03T15:49:48+01:002017-12-03T15:49:48+01:00La bouchère de Super U<p>"Derrière toute cette viande, il y a des être humains."<br />
La bouchère de Super U</p>Gourmands Gauchos - C. Σ. σίγμαurn:md5:e3db2e80cd699af62c6be46333630a2a2017-12-03T15:47:52+01:002017-12-03T15:47:52+01:00C. Σ. σίγμα<p>" Moi, l'oignon, je me le carre dans l'oignon, quand j'ai le pot-au-feu au cul."<br />
C. Σ. Sigma</p>
<p><img alt="" class="media" src="https://joueb.micr0lab.org/public/Pier/Chili_Bourguignon/406062694.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>Gourmands Gauchos - Pier-Henricheurn:md5:817f6ffb1e2f2e8344dcea5afa16e02f2017-12-03T15:42:32+01:002017-12-03T15:42:32+01:00Pier-Henriche<p>Mise à jour : Smokey a disparu, mais sa recette restera dans les anales.</p>
<p><img alt="" class="media" src="https://joueb.micr0lab.org/public/Pier/Chili_Bourguignon/DSC_0448.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>
<p><img alt="" class="media" src="https://joueb.micr0lab.org/public/Pier/Chili_Bourguignon/DSC_045522.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></p>Gourmands Gauchos - Manuel Cardosourn:md5:4b02c5fff42fb02c93bc8a34c6b934ad2017-12-03T13:56:27+01:002017-12-03T13:56:27+01:00Manuel Cardoso<p>Je n'aurais jamais entendu parler du chili bourguignon si Boxe Magazine ne m'avait pas envoyé il y a trente ans jour pour jour à Santiago du Chili pour écrire un reportage sur le noble art andin. C'est dans le bar du vieux Teatro Caupolican où il venait de perdre contre Martin Vargas que j'ai recueilli de la bouche de Smokey Bourguignon certains détails concernant la bizarre aventure de ces Français perdus dans le vignoble chilien.<br />
Smokey, m'a-t-il confié en entamant son troisième whisky, était né d'une mère indigène enlevée par les services du général Chibrejuego, obscur rival de Pinochet à l'époque, car soupçonnée d'appartenir à un groupe d'étudiants anarchistes de l'université de Santiago. Après avoir été cuisinés dans les sous-sols d'un ancien abattoir des faubourgs, elle et quelques barbus aux cheveux longs ont été jetés dans un fourgon et débarqués après trois jours de voyage aux portes d'une batisse qui tenait plus de la coopérative viticole que du camp de prisonniers.<br />
Le camp s'appelait la Colonia Burgondia. Il était dirigé par un triumvirat inhabituel : Jo, la Taupe et Papa étaient trois français qui, comme l'apprit Smokey beaucoup plus tard de la bouche de sa mère, car les hommes étaient plutôt discrets sur le sujet, avaient été exfiltrés à la Libération grâce à un colonel du Reich en poste à la Gestapo de Dijon et avec qui de toute évidence ils avaient fait quelques affaires sous l'Occupation.<br />
Smokey n'a jamais bien su lequel de ces trois Bourguignons était son géniteur. Il a longtemps cru qu'il s'agissait de Papa, à cause du surnom. La Taupe, c'était douteux au vu de son naturel plutôt renfrogné, quoique sa mère, farouche et caractérielle, aurait très bien pu s'enticher d'un tel boxeur. Mais puisqu'on les nommait toujours dans cet ordre : Jo, la Taupe et Papa, Smokey a cru un jour découvrir la vérité sur sa naissance. Si « Jo l'a topé Papa », c'est donc que Jo avait fait Smokey dans le dos de Papa, avec ou sans la complicité de la Taupe. Sa mère en tout cas n'a jamais cru bon de dissiper les doutes de Smokey.<br />
Les trois anciens maquereaux s'étaient vus donner pour un peso symbolique dix hectares de terrain dans les collines de Pena Lolen, qu'avec l'aide d'un agronome amateur et lettré nommé Gustavo Francis ils avaient planté de vignes. En échange, le gouvernement comptait sur eux pour libérer par le travail certains activistes rétifs. Cependant, ni Jo, ni la Taupe ni Papa n'avaient le goût de la discipline. Ils travaillaient, certes, mais dans le seul et unique but de produire le manger et le boire. Ils aimaient à se définir comme des gauchos gaullistes, émaillant leur bavasseries nocturnes de citations imaginaires du Général bardées de lambeaux de Marx ou Kropotkine dont les œuvres garnissaient les toilettes du kolkhoze viticole.<br />
Tout est fini, maintenant, me dit Smokey à la sortie du Teatro, les yeux plongés dans une aube de poussière et de sang tiède. Ils sont tous morts. Il m'a tendu la main et m'a glissé le tiquet de caisse de notre biture, sur le dos duquel il avait griffonné ce que j'ai d'abord pris pour un poème, mais qui s'est avéré être une recette de cuisine. Parfois, m'a dit Smokey avant de disparaître dans une ruelle glauque, c'est tout ce qu'il reste d'un incendie.</p>