Les marchés tout sourire

Un peu de parole décomplexée provenant en direct et sans ambages des "marchés" (relevé par les journalistes de Fakir et La bas si j'y suis, vidéo réalisée par Les mutins de pangée)

http://www.dailymotion.com/video/xq7jpf_le-plan-de-bataille-des-financiers_news?start=3

"Le traité du référendum sur la constitution de l’UE avait été rejeté parce qu’il devait consacrer le marché libre comme principe fondateur de l’Union Européenne (...). Ce rejet était une manifestation typique du préjugé français (de gauche comme de droite) contre le marché.

Dans cette perspective, il serait politiquement intelligent que ses partenaires de l’Eurozone permettent à François Hollande de prétendre qu’il leur a arraché quelques concessions, même si c’est faux en réalité. La demande de renégociation du traité serait alors utilisée pour tromper le public français en lui faisant accepter des réformes convenables, dont celle du marché du travail."

Extrait de la note "interne" de Chevreux (société de courtage du Crédit Agricole) adressé à ces 1200 clients « corporate », des opérateurs de marché internationaux, pour les rassurer quand à la possible élection de François Hollande aux élections présidentielles.

L'entretien avec Nicolas Doisy, "chief economist" de Chevreux :

   En radio : l'émission La bas si j'y suis sur France Inter
   http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2429
   Le site du journal Fakir, qui a traduit et diffusé la fameuse note.
   http://www.fakirpresse.info/Le-plan-de-bataille-des-marches,359.html

Commentaires

1. Le mardi 15 mai 2012, 16:59 par Pier

La démocratie c'est : un représentant du peuple qui transmets la volonté de la majorité, et tous s'y soumettent.
Le système non-démocratique décrit tranquillement par Nicolas Doisy c'est : la minorité des marchés décide, les élus font "de la pédagogie" et font croire si possible que les idées émanent du peuple, et la majorité se soumet à la décision de la minorité.

Outre le cynisme formulé à l'encontre du principe démocratique, l'espoir suscité par la "victoire du peuple" face à la droite embrumerait un peu plus les esprits et permettrait aux marchés de faire passer plus facilement "leur" programme.

Après découverte de la supercherie par les électeurs, la gauche dans son intégralité en sortirait décrédibilisée, faisant ainsi le jeu d'un retour de la droite décomplexée, voire d'un report des frustrations populaires vers les extrêmes de droite comme de gauche (comme en Grèce aux récentes législatives), avec tous les risques que cela implique.

Pour le concret, les électeurs continueront à avoir droit à la rigueur dans tous ses aspects : dégraissage de la fonction publique, modération des salaires, casse du système de solidarité parceque "on a pas le choix", baisse du pouvoir d'achat. A moins de rejouer le Front Populaire de 1936, de guetter les signes et de descendre dans la rue à la moindre trahison des vœux électoraux ; à moins de faire valoir la légitimité politique réelle (celle émanant du peuple) contre l'illégitimité des marchés.

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