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mercredi 10 février 2016

Guillaume-bite refait surface

William-cock strikes again (pour les amerloques)
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Manipulé précautionneusement en chambre stérile par une équipe de chercheurs-cueilleurs préalablement douchés, épilés et munis de gants blancs tricotés à la BNF, le cinquième feuillet de la saga de Guillaume-bite a révélé une partie de ses secrets.

Il est évident au premier abord que ledit Guillaume-bite est livré au tumulte du monde sous-jacent à la fameuse période "Les sociétés coloniales bonjour" que nous avons toutes et tous connue un jour, il a beau adresser justement un "bonjour, je viens" fragile et naïf, ce n'est plus qu'une minuscule écume dans le vaste bouillon de l'océan de la life. L'immarcescible bite, avatar totémique flagrant, s'affirme toujours, replète et symétrique, mais son envergure tend à décroître sous les assauts du bordel ambiant. Elle pousse une mélopée archaïque encore distincte dans l'amas ("Lalala") surmontée d'un "uella" sur lequel deux écoles s'opposent. D'après d'âpres observations sur le terrain, les linguistes en blouse bleue, d'un côté, y voient une sorte d'accent, ils se basent sur la tendance des adolescents à encombrer leur bouche de sucettes ou de pin's (comprendre "piercings") qui leur fait débuter chaque phrase qui en sort par ce préfixe humide de "uella" ; les sociologues à bonnet vert, eux, le perçoivent comme un embryon grigri de signature voire d'armoiries par comparaison avec certaines caractéristiques des idiomes punk d'après-guerre. Le débat fait rage encore aujourd'hui dans les chambres stériles.
Le fait sur lequel tout le monde s'accorde est que Guillaume-bite semble perdre pied, il s'atomise en multiples zébrures, repentirs, arabesques et circonvolutions. Bref, il a les poils qui poussent. Une tentative de ressaisissement "Je m'appelle" échoue à gagner le centre, sa route étant barrée par "yeah salu" d'un primitivisme coquet.

mardi 16 décembre 2014

Guillaume-bite (suite)

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C'est non sans une certaine fierté que je livre ici un nouveau feuillet du corpus se rapportant à l'ado sapiens sapiens boutonneux et sans doute brêle en math connu sous le nom de Guillaume-bite.
Mieux que les tablettes de la Loi, la pierre de Rosette ou le rouleau d' "On the road", ces documents nous permettent de décrypter le comportement des adolescents du 21ème siècle actuel qui ont effectué quelques passages au rayon papeterie de cette grotte à escalator que l'on désigne sous le nom de FNAC.
Nous découvrons ici G-bite 001 (selon sa cote aux archives micr0labiennes) dans une phase plus complexe. Ayant accompli son individuation comme en témoigne l'apparition du terme "yahouya" typique de ce processus, G-bite s'ouvre au monde et s'expose avec candeur dans un timide mais ferme "coucou". Et là, toute la violence du monde déferle dans son petit univers de pauvre chou. Conflits et tensions sont manifestes dans la matière graphique très dense sur ce feuillet. Mais heureusement, la bite matricielle surnage dans ce chaos pour offrir un repère élémentaire persistant d'un rouge aussi intense qu'une enseigne de motel américain. G-bite s'auto-affirme à la première personne du (au combien !) singulier inversement proportionnel à son taux de réussite avec ce "je ne suis pas un hero" dont l'orthographe signale déjà l'influence de la drogue et des séries américaines remplies de motels avec des enseignes d'un rouge intense.
Mais heureusement, l'amour universel et conforme aux normes européennes commence à chatouiller G-bite. Il a fallu en effet plusieurs jours à notre équipe de chercheurs stagiaires et l'utilisation de matériel qui n'est plus assuré pour isoler la trace de cet amûr dans une petite zone vers le bas à gauche sous la formule : "hello je t'agne", version carnassière et primitive du "je t'aime" contemporain.
Daphné ? Mathilde ? Bien ou pas bien ? En tout cas c'est "énorme" ! Salut.

mercredi 26 novembre 2014

Génèse de Guillaume-bite

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Après avoir avalé un café au comptoir, j'ai soudain un besoin impérieux de vérités tangibles sur le monde d'aujourd'hui. Je me mets donc à courir fissa à la Fnac, et ce malgré la pluie.
Au rayon papeterie, qui a remplacé le secteur "chanson française" au sous-sol, mon regard erre sur les feuilles de bloc-notes généreusement mises à disposition des clients pour essayer leurs futurs crayons et stylos. Trois d'entre elles me sautent aux yeux et je reste interloqué devant ce qui va certainement devenir une découverte majeure dans la série "Du papier plus que des octets" chère à micr0lab.
En effet, je viens de mettre au jour un authentique et magnifique autoportrait minute adolescent en triptyque de la période contemporaine tendance actuelle.
Sur le premier des ces inestimables feuillets, le prénom "Guillaume" se construit en quatre étapes après deux balbutiements qui témoignent d'un langage en formation ("GUI" puis "Guill"), un simple nom empreint d'humilité dans son encre bleue renvoyant à la période intra-utérine. Le trait est ensuite appuyé, affirmé, les lettres enflent. Les limites du stylo étant atteintes, le nom est souligné d'une saillie rouge révélant une précoce aptitude à la représentation symbolique de l'éréthisme qui sera complétée dans une ultime étape : une bite.
Guillaume est une bite, il EST ontologiquement bite, il agit bite, il pulse bite comme le prouve en creux cette sentence lapidaire ("Je ne pense pas") inscrite au milieu de traits enfiévrés, biffures féroces, chorées extatiques, fulgurantes transcriptions de la branlette de Guillaume-bite, de ses émissions nocturnes et de ses poussées de poils. Il est à noter que seule la bite est identifiable au milieu de ce bouillonnement (avec aussi quelques occurrences du prénom lui-même). Elle représente la permanence et la stabilité comme l'induit sa reproduction centrale typique d'un homonculus prépubère.
Après ce climax cathartique, c'est l'angoisse de la castration qui hante le troisième feuillet d'un dépouillement presque mystique. La bite veut occuper tout l'espace, tout Guillaume, dans une tumescence proche du totem. L'écriture extériorisée, celle qui s'oppose à la parole divine, est balayée. Un mot est ébauché puis rayé frénétiquement par une insatisfaction existentielle bien de son âge corollaire d'un ego grandissant dans le péché et le soda bon marché. On peut remarquer aussi quelques excretas tortueux persistant dans le pressentiment du vide, c'est-à-dire la feuille blanche de la vie, bien sûr.
En conclusion, je voudrais exprimer mon indignation devant les dégradations puériles de ces pièces précieuses auxquelles se sont livrés des vandales anonymes glissés parmi les clients de la Fnac. Heureusement, grâce aux fonds levés auprès de mécènes albanais, une campagne de restauration intégrale sera bientôt entreprise et la grandiose beauté de ces feuillets sera de nouveau offerte aux yeux du public.