La France est un pays littéraire. Dans chaque foyer, un tiroir, une armoire voire un abri de jardin renferme des manuscrits tumultueux, résultats de catharsis salutaires, d'épanchements fiévreux et de recherche d'absolu bien de chez nous. Il n'est pas un lavabo ou un coin sombre de jardin, pour les plus aisés, qui ne connût l'incendie des pages ratées, impuissantes à atteindre cet absolu désiré, si ce n'est le roman ou le recueil de sonnets tout entier. C'est alors que, après cet acte aux résonances intimes aussi ravageuses qu'un séisme tellurique, en revenant chez vous abattu ou en promenant de votre regard fatigué et désabusé votre environnement immédiat, la réalité la plus triviale vous saute aux yeux. C'est le chien du voisin qui urine sur les jantes de votre berline, c'est le bris d'une glace de votre berline, c'est un individu aviné qui dort sur la banquette arrière de votre berline, et bien d'autres. Si le citoyen prend alors le relais pour exprimer son mécontentement légitime, il n'éclipse jamais tout à fait le poète.
La sélection suivante des petits mots qu'on laisse à l'attention d'un tiers, qui est un lectorat comme un autre, démontre que tous les grands courants de la création littéraire irriguent ces traces éphémères et insignifiantes. La voie publique porte la voix publique.
L'écriture factuelle, presque blanche, qui dénote un gros travail de densification en amont.
La veine pamphlétaire n'est pas en reste.
L'existentialisme au niveau de l'homme de la rue.
Le souci du ciselé et de la belle ouvrage des classiques.
Le politique ne disparaît jamais vraiment.
La vitalité de l'expérimentation poétique.
L'influence régénératrice des nouvelles techniques de communication.
Défense et illustration de notre noble gastronomie !
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