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samedi 21 juillet 2018

Les grands faiseurs d’opinion de ce monde : John McFarlane Wisconsin III (a.k.a. DUVALL) et le CROP

John McFarlane Wisconsin III, peintre décorateur de cabinets médicaux de son état, officiait principalement dans le Richmond County. Connu sous le nom d’emprunt de DUVALL, il signait des compositions soignées, estivales et oniriques d’une parisianité à la limite du cottage anglais qui plaisait bien au corps médical et à sa clientèle variée, mais toujours attentive à la part de rêve que John pouvait offrir.

Le temps de l’attente étant parfois long, le patient, parfois malade, se promenait mentalement dans les paysages nés de l’imagination de John, mais qui aspiraient à l’universel : le bouquet, l’échoppe, le temps retrouvé, la poésie et les mystères de l’ancien continent se mêlaient subtilement.

Ce qui était moins su, et que Le Joueb de micr0lab vous narre en exclusivité, est que DUVALL était membre du puissant CROP, le Conglomérat pour la Ridiculisation des Opposants au Pétrole, un bocal de pensé financé par Sholl, Tetel, The Petroleum Of The Queen, Marclays et Dj Naktaq. Il en était l’émissaire pour le Richmond county, et aurait même officié dans d’autres county, mais ce n’est là que spéculations.

Donc, bref, il prenait ses toiles pour des banderoles, et les vélos pour des outils ridicules. Ainsi, subtilement, s’immisçait dans l’esprit des patients — à l’esprit parfois embrumé par la maladie ou le médicament — l’idée que le vélo était un outil désuet, du passé, mais surtout, complètement impraticable : quelque chose employé par des êtres difformes, absents (ces toiles étaient toujours désertes), à la morphologie foncièrement différente de celle du payeur d’impôt honnête et travailleur (sinon il ne serait pas chez le médecin, par manque de moyens) qui contemplait ces toiles.

Et c’est ainsi que l’emploi du vélo fût repoussé de 20 bonnes années dans le Richmond County, grâce à la sourde influence du CROP, et à l’immense talent de John : aussi bien pour la toile rêveuse que pour la subtile manipulation.

Chapeau et merci, John !

mercredi 9 décembre 2015

Lonely Moonshine

Si tout a été bien compris, le Moonshine est l’infâme bibine qu’on brasse dans sa cabine, à l’abris des autorités mais pas des loups ni des ours, et qu’on savoure et propose entre voisins et amis. À ne pas confondre avec la methamphetamine, qui se fabrique plutôt dans une cave abandonnée et qui peut faire boum à tout moment.

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anim.gif, déc. 2015

Dans 50 ans, la carte postale traditionnelle « White trash fabriquant sa méth. La méth de Caroline du Nord était réputée bon marchée et violente, une tradition toujours perpetrée dans certains campus : demandez donc renseignement à l’office de tourisme ! »

jeudi 13 novembre 2014

Sous le pavé (de texte)... la rue !

Samedi 8 novembre, je sors de chez moi vers 14h30, je me dirige vers le centre de Toulouse, c'est-à-dire la place Wilson et la jonction entre le boulevard de ceinture et le départ des allées Jean Jaurès, large avenue remontant vers le canal. C'est apparemment le même parcours qu'avaient prévu ceux qui étaient venus manifester pour Rémi Fraisse (à l'appel du NPA notamment) et contre les violences policières malgré l'interdiction de la préfecture.
De mémoire de toulousain, je n'ai jamais vu un dispositif policier si énorme encercler un groupe de gens. Je n'étais pas venu manifester. Camions, grilles, cordons d'uniformes suréquipés se sont déployés très vite, piégeant manifestants, badauds, touristes interloqués, vieilles dames revenant de faire leurs courses, consommateurs du samedi avec leur paquets griffés de marques... Beaucoup déjà prennent des photos, parfois sous le nez des grappes de CRS, un s'énerve : "Vous pourriez demander la permission ! C'est la moindre des politesses !"
Détourné vers les courtes allées Roosevelt, je prends au passage deux tracts devant le cinéma UGC et je me dis que j'irai les lire dans un café, puisque c'était ma destination première. Mais un rempart d'armures noires barrent l'accès à la place Wilson. Un jeune homme grimé en clown se tient devant eux et me dit, en prenant un ton faussement autoritaire : "Ah non, monsieur, il faut faire demi-tour !". Nous rions ensemble. Derrière les visières ça ne se marrait pas. Par-dessus les hautes épaulettes renforcées, j'aperçois encore des dizaines de cars, ils ont dû vider la région Midi-Pyrénées de leurs gendarmes mobiles !
Le grand boulevard est encore poreux, je sors du quadrillage, le trafic est interrompu jusqu'à plusieurs rues, pas une voiture ne circule, ce qui est assez étrange dans ce centre ville toujours saturé.
Le rassemblement se met en marche par les allées Jean Jaurès. Bien qu'extirpé de la tenaille qui vient de se refermer, je reviens voir par les coulisses, c'est-à-dire par une petite rue revenant sur le début des allées, mais tout est bouclé. Cinq CRS gardent un passage sans doute stratégique coincés entre un mur et une palissade de chantier. Des gens qui longeaient le mouvement ou qui étaient simplement là, veulent quitter les allées, familles avec enfant sur la poitrine ou en poussette, étudiantes, costards-cravates entre deux bureaux... ils disent qu'ils ne font pas partie de la manif et qu'il veulent sortir, mais les CRS les en empêchent, les esprits s'échauffent : "J'habite juste à côté !", "On nous a dit de contourner, par où il faut passer ?!", "J'étais juste allé poster un paquet !", "Je veux juste sortir putain !!!"
Au pied du mur, tout près des CRS, je remarque un gros sac orange mou type IKEA, mais il ne contient pas des packs de bière et des chips mais tout un stock de lacrymos ! De mon côté, d'autres personnes s'accumulent dans cette impasse humaine, certains veulent juste traverser les allées, d'autres veulent accéder au métro ou au parking... "Mais j'ai ma voiture au parking, qui va payer le ticket !" Un Garde de répondre : "Envoyez-le au préfet !". Un homme commence à s'emporter : "Pays de cons ! Je vais lui envoyer mon ticket et avec du poivre dans l'enveloppe au préfet !" Cet homme me confie qu'il a déjà envoyé ce genre de lettres à quelqu'un qu'il n'aimait pas. Côté allées, une dame arrive sur son vélo, elle veut passer. Non. Elle explose : "Mais c'est complètement absurde ! Je n'ai rien à voir avec cette manif, je rentre chez moi, c'est mon droit !" Une CRS rétorque "ça suffit maintenant, on bloque la rue, cassez-vous, si vous êtes pas contente plaignez-vous au préfet, nous on est des exécutants !" La femme au vélo surenchérit : "J'ai confiance en la police ! Croyez-moi ! Je vous respecte ! Mais je veux passer !!!" "Cassez-vous madame !!!" Sur ce, une autre dame arrive de mon côté zone libre, elle porte un énorme gâteau à la crème, tout le monde se marre... "Ce n'est pas le moment de passer avec votre gâteau !" Les CRS aussi se marrent, un homme à côté de moi me glisse qu'ils ne le font pas marrer. Un peu après, un gros type à moustache arrive depuis les allées, il veut passer bien sûr et lâche qu'il ne va pas se faire emmerder par quatre connards, comprendre : les manifestants, un peu plus nombreux que ça quand même. Du coup, un autre CRS réplique : "Tant que ces connards sont là on peut pas vous laisser passer !" Certains flics ont donc des opinions aussi.
Soudain, devant ce boyau défendu par ces cinq CRS j'ai pensé au théâtre de la Huchette à Paris qui a joué plus de cinquante ans "La cantatrice chauve" de Ionesco et qui justement n'était pas plus large ! J'avais vraiment l'impression d'assister à un impromptu du plus pur théâtre de l'absurde...
La suite est moins légère. Il y a déjà beaucoup de photos et de vidéos pour se faire une idée. Après la tenaille ce fut le pressoir. Les manifestants n'allèrent pas loin dans ces allées Jean Jaurès, pris entre les immeubles sans échappée sur leurs côtés et les barrages devant et derrière eux. Avec d'autres membres de la foule circulant aux abords du dispositif, indignés pour la plupart de sa démesure, j'ai vu s'amorcer une manoeuvre de compression soutenue par une pluie de lacrymo et de fumées dispersantes. Trois anglais baraqués en goguette ne résistèrent pas à la tentation de faire des selfies devant les cars de CRS.
Avant de repartir, j'aperçois un très jeune homme mince, juste en t-shirt, sans masque ni mouchoir, proposer du collyre à un photographe de presse pourtant bardé de protections qui a pris le nuage de gaz... Il y avait dans ce geste quelque chose de noble. J-F

dimanche 7 septembre 2014

Spécialités locales

DSC_0078.jpg Le Pwé' Fou' Cwématoi'

samedi 22 mars 2014

Pronostiques

* Le grand vainqueur de ces élections, c’est l’abstention.

* … le climat alourdi par les récentes révélations…

* On sent une lassitude du côté de certains électeurs…

* … ce qui profite bien évidemment au Front National…

* … un peu tôt pour tirer des conclusions de ce scrutin.

* Les premières estimations indiquent…

* Les yeux sont bien évidemment tournés vers …

* … attendre dimanche prochain pour…

* Le président doit tirer les conséquences de ce scrutin et …

* … remaniement…

* Faut-il s’attendre à un … dans les prochains jours ?

* L’entre deux-tours sera marqué par …

* … triangulaire…

mercredi 17 juillet 2013

Connexion au tableau

« Une position qui rassure l’industrie puisqu’elle ne remet pas en cause, sur la foi d’éventuelles nouvelles données scientifiques, les « sauces » déjà utilisées par les cigarettiers. Finalement, la liste des substances autorisées — l’écrasante majorité des demandes de l’industrie seront satisfaites — fut publiée le 1er octobre 1995 au Journal Officiel. Et il est remarquable de constater que la publication de cette liste ne fit aucun bruit, d’aucune sorte. Pas un journal ne s’en fit l’écho. »

Foucart, S. (2013). La fabrique du mensonge Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger Editions Denoël.

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« [En France,] En 2006, 23 % des femmes et 33 % des hommes de 15 à 74 ans déclarent fumer habituellement. »

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T10F094

La consultation dudit J.O. ne fait que renvoyer « au tableau dans le JO no 0229 du 01/10/95 Page 14375 a 14378 ». Internet n’en dit pas plus. Qui va à la bibliothèque, je suis curieux.

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lundi 24 juin 2013

Traitement de l'information / Police / Bon Dieu

Un fait, deux lectures.

"Nous savions depuis hier après-midi qu’une branche catho intégriste avait prévu une « prière de rue » à 17h30 en protestation au 1er mariage lesbien prévu à la même heure en mairie de Reims mais on a découvert sur place l’initiative de la manif pour tous"

http://lahorde.samizdat.net/2013/06/23/reims-des-antifascistes-arretes-et-blesses-suite-a-la-manifestation-du-22-juin/

"REIMS (Marne). Deux hommes ont voulu s'en prendre à un cortège de soutien à un militant anti-mariage homosexuel. La police est intervenue avec une redoutable efficacité pour les maîtriser."

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/deux-interpellations-musclees-au-passage-de-la-manif-pour-tous

... article dont l'auteur a un CV qui le spécialise derechef dans le traitement impartial de l'information :



- Vice-Président de l'Association familiale catholique ( Dont l'objectif est de "Promouvoir la famille, communauté de vie et d’amour d’un homme et d’une femme, fondée sur le mariage..." On imagine pas tellement ouvert au mariage d'une femme et d'une femme)

- Membre de FRANCE-JEUNESSE-CIVITAS -La prière, essentielle à la fécondité de l’action militante, est laissée à la diligence de chacun, qui s’engage à dire quotidiennement son chapelet et la prière de Saint Ignace aux intentions de Civitas. Elle débute et finit chaque réunion de cercle.- archi-catho anti-laïc et anti un peu près tout à part le christianisme le plus hardcore, et ses valeurs hautement humanistes appliquées à un fumeux discours politique eschatologique (et dont le site stipule que "La formation, qui sert de base à l’action, est composée d’aspects théoriques sur des thèmes d’actualité à la lumière de la doctrine sociale de l’Église, d’aspects pratiques tels que des exercices de décryptage d’articles de presse, de rédaction de tracts, de communiqués, d’argumentaires, …" : une formation journalistique rigoureuse, en somme)

Et, on le devine, Monsieur Pardessus est proche de la branche locale la plus sympatoche du mouvement déja bien sympatoche de la "Manif pour Tous", proche du "Printemps Français", de "la France des Blancs", "La France d'Avant Maintenant", du "Mouvement Jeanne D'Arc", de "Fier d'être Français", du "Club des Idées Saines", du "Cercle de la Tolérance et de l'Amour d'Autrui", etc

Dont les idées sont largement diffusées, et benoitement acceptés voire partagées par une grosse majorité de concitoyens.

///

Humeur :

Ou le retour de l'Ordre Moral, les Antifa qui se font tapper, quand les bigots qui prient dans la rue, ceux là mêmes qui s'offusquerait des prières des musulmans, ceux la mêmes qui se croient Fille Ainée de l'Eglise, sont protégés par les forces de l'Ordre et du Désordre. Bordelle, qu'est ce c'est que ce contexte de merde. Résumé du contexte de merde : - les idées fascisantes se diffusent comme jamais, et de manière très décomplexée. - les contrefeux sont allumés de partout, dur de démêler la nature des idéologies. Les rouges-bruns ont pignons sur rue ; assimilation par Jean François Copion de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite, qui continue appeler à la haine raciale (nuance mineure? Je ne crois pas. Les crimes de l'histoire anarchiste ne pourront jamais se mesurer à ceux de l'histoire du fascisme). Les responsables de partis antiparlementaires citent Jaurès, les débats sur l'Identité Nationale laissent des traces, une manif pour tous rassemble 500 000 personnes quand les luttes sociales et/ou pour les droits -manif 1er mai 2013 : 100 000 personnes-, une crise économique qui crispe le citoyen sur son nombril et cristallise les peurs ; tous les ingrédients de l'angoisse historique.

Alors on va pouvoir en faire des fanzines et des brochures et des disques et du prix libre et de la diffusion de presse et des concerts de noyse et des couscous pour tous et des punchs pour contrecarrer toute cette merde flottant dans les têtes et ricaner à la gueule des idées Morts-Vivantes.

"Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux." Guy Debord

mercredi 13 février 2013

Mille périodes de millions d’années

A° Un accident est impossible.

B° En cas d’accident, il n’est pas grave.

C° En cas d’accident grave, on le confine.

D° Le confinement est fabriqué pour durer mille périodes de millions d’années.

E° En cas de neige, il ne s’effondre que là où ce n’est pas grave.

Le nucléaire ne me fait plus rire. Pour fêter l’effondrement partiel du sarcophage de Tchernobyl, dévorez d’urgence le dernier numéro de la Revue Z, consacré à l’industrie nucléaire.

mercredi 19 septembre 2012

Coupable Faury, assoyez-vous.

Vous avez parlé en défense de votre employeur, Peugeot Société Anonyme, en défense de ses intérêts et de votre emploi. Dans le support publicitaire nommé Le Parisien, vous déclariez le 17 septembre 2012 (actuel 1er libertide de l’an CXX) « L’air qui sort du pot d’échappement est plus propre que l’air qu’il absorbe », c’est consigné dans la gazette officielle de l’information du 19 septembre 2012.

Votre revenu était l’année précédent cette déclaration de 1 266 000€ européens (soit environ 130 voitures de la marque qui vous employait, 2 500 RSA pour personne seule sans enfant, 4 500 vélos neufs).

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Source : Document de référence 2010 - PSA (le titre est trop beau).

Sachant que le Ministère du « Développement Durable » (pourtant peu soupçonnable d’être démesuré) lui-même estimait le nombre de décès prématurés dûs aux émanations humaines de particules PM2,5 (les « particules fines ») était de 42 000 pour la seule France (source).

Attendu que votre quotient salaire / décès dû à votre employeur est donc d’environ…,
que vous avez proféré ce propos en toute connaissance de cause,
que vous n’avez corrigé ce propos que…,
que la justice a dû vous… pour vous …,

vous êtes condamné à avoir irrémédiablement honte.

Maintenant dégagez et estimez-vous heureux que personne n’a pris votre propos au sérieux, sans quoi nous serions…

jeudi 31 mai 2012

La France des Branlemiches

Cette semaine, le journal de Monsieur Pinault donne aux amateurs des cours d'assiduité.

On imagine les cibles, interchangeables selon les "sensibilités" : les fonctionnaires, les "assistés", les chômeurs, les jeunes, les retraités, les cheminots, les étrangers, les travailleurs sociaux etc.

Entre le pouvoir occulte des Franc Maçons, le classement des meilleures écoles de commerce et le numéro spécial immobilier, encore un dossier très bien documenté qu'on a hâte de lire ! Merci le Point pour ces travaux d'investigation précis, risqués, audacieux. Bravo Monsieur Giesbert, pour cette belle presse indépendante !