"À l'école, le développement moral de l'enfant doit faire l'objet d'une
attention aussi soutenue que son développement intellectuel ou physique. Il
s'agit avant tout d'aider chaque élève à édifier et renforcer sa conscience
morale dans des situations concrètes et en référence aux valeurs communes à
tout « honnête homme». Ainsi se met en place un ensemble de principes, de
maximes et de règles qui guident et doivent guider l'action de chacun." extrait
de la circulaire n° 2011-131 "Instruction morale à l’école
primaire"
Culture générale : devinez la date et l'auteur de cet extrait
(attention, il n'y a pas d'indice) Réponse A : 1885, Ferdinand Buisson,
Directeur de l’Enseignement Primaire, ministère Ferry Réponse B : 2011,
Jean-Michel Blanquer, Directeur Général de l’Enseignement Scolaire, ministère
Chatel
La réponse est : 2011, Ministère de l'Education Nationale,
bravo !
|http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57284]
Non, vous ne rêvez pas, la rentrée 2011 marque enfin le retour des leçons de
morale en classe ! Finie la chienlit, les incivilités répétées ;
bientôt la jeunesse française connaitra à nouveau les vraies valeurs de la
France moderne !
Hasard heureux : on fête également l'arrivée dans le domaine public du
célèbre ouvrage de Louis Rigaud La guerre des boutons ; afin de
fêter dignement l'évènement (et par la même occasion sauver le cinéma français)
deux des plus illustres réalisateurs actuels sortent en septembre, pour la
rentrée, leur version du livre. Les mauvaises langues et les pisses-froid
auront beau jeu de dire que c'est une affaire d'argent et non de cinéma ;
laissons les dire ! Objectons à ces médisants que Christophe Barratier,
réalisateur de Les choristes, s'y connait plus que personne en matière
de film franco-français traditionnel et émouvant ; un des producteurs des
films, à propos du livre de Rigaud : "On y trouve des notions que nos
enfants ont totalement perdues" ; micr0lab s'associe avec émotion à
l'hommage rendu aux valeurs traditionnelles d'une France qu'on aime ; nul
doute, le Gouvernement s'associe aussi, à sa manière, à cette belle célébration
de culture !
Le film de Yann Samuel étant financé en partie par TF1, il est sûr que la
promotion sera massive et partiale ! Hélas, micr0lab ne prendra pas part
au débat et vous encourage d'ores et déjà à aller visionner les deux films
plusieurs fois (et pourquoi pas en même temps, la synchronisation serait
parfaite)
////
Le divertissement, c'est bien, mais la politique est tout de même plus
importante : micr0lab encourage donc le gouvernement à persévérer dans la
patiente élaboration d'une instruction moderne et décomplexée.
Le respect des règles, le courage, la loyauté, le travail, le mérite
individuel qui doit s'articuler avec la
coopération : un vrai programme pour faire des enfants de
bons citoyens, à la fois des battants qui ne rechignent pas à marcher sur la
gueule du voisin, et en même temps des humanistes soucieux de chacun.
L'élaboration d'une société où tous peuvent s'épanouir dans un rassemblement
joyeux.
Nous saluons l'effort gouvernemental pour vider de sa substance l'idéal
républicain, grâce à son programme "Sortons de l'ignorance pour mieux y rester"
(Débat sur l'identité nationale, débat sur la laïcité, reprises des leçons de
morale). Si les pères fondateurs de la République étaient des rassembleurs,
tous unis derrière la République, nos politiques actuels (intimidés et
respectueux des anciens au point de n'avoir aucun autre dessein politique que
leurs échéances électorales personnelles : saluons cette modestie et cette
abnégation), retournent les idées républicaines pour exclure et diviser la
société censée se ranger sous sa bannière ; tout le contraire du
rassemblement des pères fondateurs, de la laïcité, de la République. Et ne nous
y trompons pas : la responsabilité de la tournure que prend la République
est collective. C'est en s'y mettant tous un peu qu'on contribue à la
construction d'un avenir riant pour notre société ! En votant, tout
d'abord, puis en regardant la télévision et en consommant des loisirs, par
exemple. Courage ! Il ne reste qu'un minimum d'esprit critique et de
culture historique au citoyen, les embêtants qui remettent en cause la marche
tranquille du progrès sont de moins en moins nombreux. On y est presque !
Et on comprend mieux pourquoi l'enseignement de l'histoire n'a pas le vent en
poupe alors qu'on remet en route les leçons de morale.
Le vide critique s'installe tranquillement.
Bonne rentrée à tous !
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